Jamaïque #6, lifestyle in Kingston

Dans l’épisode précédent, je disais donc que deux choses rythment mes journées à Kingston : la cantine et le taxi.


La cantine, c’est morose. Poulet et riz au menu tous les jours.

TOUS. LES. JOURS.

C’est la base de l’alimentation des jamaïcains. Faut dire, le reste coûte cher, tout est importé ou presque. Ce qui n’est pas importé est sujet à des taxes super élevées (sauf peut-être au marché de Coronation). A tel point que Nestlé importe son lait depuis le Chili parce que c’est moins cher. Me demande pas comment je sais ça. Donc, poulet-riz. Avec des fayots. Et la plupart du temps tu peux choisir d’alterner le poulet avec du poisson pané grisonnant. Autant t’avouer que mon transit en prend un coup.

Poulet-riz

Poulet- riz

Poisson grisonnant-riz

Ha ! Ho ! Légumes vapeur raplaplaplas

Mais, à défaut de patates au beurre le dimanche, on a de la viande en sauce le vendredi. Miam ! Et là le vendredi, la cantine se craque le slip. L’autre jour j’ai eu du ventre de porc caramélisé. Des pieds de porcs, des pieds de vaches aussi. Du ragoût de chèvre (avec des os à moëlle ! Miam !). Et puis de temps en temps aussi il y a le « Jacky’s mango chestnut pig tails ». Traduisez « les queues de porc à la mangue et aux noisettes de Jacky ». Punaise, ça c’est bon ! Un délice pour les papilles. Et on a même droit à du yam, des plantains frites, des patates douces rôties. Quelque fois aussi, un ackee and salt fish ou des lasagnes ou spaghettis bolos. Parce que les bolos ici, c’est un repas de luxe, plus cher que tout le reste. Bref, le vendredi c’est la fête à la cantine. L’aventure dans ton palais.

la_cantine
Je vous laisse deviner lequel est le poulet au riz grisonnant et lequel et le mango chestnut pig tail !

Les taxis c’est toute une aventure citadine aussi. Ça rythme les journées. Bon il y avait Raymond au début, qui m’a vite laissée tomber. Apparemment ici, vaut mieux pas trop compter sur les chauffeurs dans la durée. Ils te promettent la lune, mais quand tu les rappelles pour un tour, il n’y a plus personne. C’est ce qui s’est passé avec Raymond. J’ai appris plus tard que ça s’applique au reste de la population, Captain Singh et autres rencontres hasardeuses, n’ont jamais répondu quand j’ai voulu les recontacter par rapport à leurs belles promesses d’excursions et autres activités… Que de la gueule !

Bref, heureusement, il y a Peter. Le seul chauffeur sur qui on peut compter à Kingston, d’après James-White-Le-Consultant. Et je dois dire, Peter est là tous les matins, à 7h30 pile. Et tous les matins, il papote pendant les 30 minutes de trajet. Son sujet préféré, et systématique, c’est la criminalité et la corruption en Jamaïque. Des histoires de filles violées, de police dans le coup, d’assassinats et autres théories de la conspiration. Autant te dire que ça me coupe l’envie de me balader toute seule en ville. James a émis l’hypothèse que s’il connaît autant de détails, c’est qu’il devait être impliqué dans la vie de criminel à un moment ou un autre. Enfin bon. De temps en temps le soir, quand Peter a un empêchement, on fait appel à une compagnie « On-Time ». Ils sont toujours pile à l’heure. Et alors là on en voit de tous les genres.

©Buschu Buschu
©Buschu Buschu

Il y a le chauffeur Tuning, avec le reggae à fond les ballons, et les basses dans le coffres qui font vibrer toute la voiture.

Il y a le chauffeur Ghetto, qui sort des grands axes et nous fait passer par les raccourcis, dans les quartiers les plus pauvres de la ville. Je dois dire que la vue est bien plus sympa. Il y a des gens, de la musique, des couleurs… Des chèvres aussi (d’où le ragout).
Il y a le chauffeur Fou, celui qui fait tout le tour de la ville par les quartiers industriels parce qu’il n’y a personne sur la route et qu’il peut rouler pied au plancher, sans se soucier de nous, ni des nids d’autruche (ndlr : de très très grands et profonds nids de poule). J’ai cru mourir trois fois. Les feux rouges non plus il ne connaissent pas, apparemment.
Et puis il y a le chauffeur Klaxon. Son bouton klaxon ne fonctionnant plus, il avait bidouillé les câbles et fait remonter celui du klaxon le long de l’armature de la portière jusqu’au niveau de la poignée au dessus de la fenêtre. Au bout, il avait accroché une chaînette (c’est une petite chaîne). La main en l’air, toujours prêt à dégainer, il pouvait klaxonner à tout va et constamment, sans effort, le coude sur le rebord de la fenêtre. Le top du top.
Ce dernier m’emmenait justement à l’arrêt du Knustford Express qui devait m’emmener à Ocho Rios sur la côte Nord, en excursion pour le weekend….. à suivre dans le prochain épisode.

 

2 Comments

  1. 13 septembre 2016

    Tu dois attendre le vendredi avec impatience tous les autres jours de la semaine… et prier pour que Peter n’ait pas d’empêchement.
    J’adore la référence de la chaînette – c’est une petite chaîne 😉 et j’adore aussi l’illustration par la vidéo de la fin, ça nous donne un bon aperçu !

  2. laura
    15 septembre 2016

    oui, j’essayerai de mettre plus de vidéos à l’avenir, même si je n’en ai pas de moi-même.. j’en ai fait un peu au Brésil, mais c’est pas pour tout de suite !

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